En préambule à ma prose dominicale, il m’a paru opportun d’inserer ici ce texte de Benoit Marie. Le jeune Nantais se prépare pour la mini transat qui partira de Douarnenez en octobre 2013. En attendant, il écrit et communique via son site perso et celui qu’il dédie à son objectif mini-transat et comme dirait Francis Blanche dans un célèbre film d’Audiard “c’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases”, mais lisez plutôt :
« Le message était concrètement et très simplement écrit sur un chiffon déployé sur la pierre dure de la jetée des Sables d’Olonne. Ça semble peut être bien anodin mais en fait, on est bien au cœur de la problématique de la relation du marin et de son public. Vous en connaissez beaucoup vous des événements qui sont capables de déplacer plus d’un million de personnes pour visiter un ponton en trois semaines et d’amasser une foule de plus de 300 mille personnes un samedi matin à l’aurore, sous la pluie et le froid d’un mois de novembre ? Faites nous rêver, prouvez nous que dans un monde qui ne nous parle que de crises et de détresse, il reste un endroit où la poésie est reine.
Une émotion tenace régnait sur le ponton de Port-Olona en ce matin aux lumières tragiques. L’agitation usuelle était d’abord adoucie par ce respect que le public tient pour ces 20 hommes et femmes qui partent, pour éclater en une grande fête de la voile quelques instants plus tard à la sortie des voiliers. Un chenal qui n’en finit pas, des applaudissements à te faire craquer le plus solide des coffres-forts sentimentaux, des banderoles, les sourires crispés des femmes et des familles de ces marins, les larmes de ces Hommes Extraordinaires qui ne réalisent même pas que leurs traces solitaires seront une lanterne pleine d’Espoir pour tous ceux qui restent.
Comment ne pas sentir l’émotion quand on est si concerné : l’embrassade de JP à son arrivée à son bateau, la poignée de main franche et volontaire de ce petit génie qu’est François, tous les anciens, toutes les équipes, l’émotion de Tanguy avec qui j’ai avalé les milles l’an dernier avant qu’il ne prenne la décision de faire le grand saut… Catherine, Jean-Luc et tous les autres, ils sont tous là à me serrer la poigne et malgré tout, ce sont tous des êtres normaux. Non, ils ne sont pas fous, ils sont justes très déterminés, ils aiment tous la simplicité et la poésie ; ils croient en l’avenir plus que tout. Ce sont des gens fantastiques et c’est à coup d’empannages qu’ils vont nous écrire une sacrée belle histoire.
Il est vrai que tourner autour de la grande bleue sans s’arrêter est profondément stupide, se faire peur dans les glaces du grand Sud est globalement bien inutile et défier les éléments seul un défi un peu égoïste. Mais à y regarder de plus près, ces gens-là ont un mérite énorme, celui d’être des lanternes brillante dans la nuit communautaire, des guides pour le monde, porteur d’un message clair, propre et bon.
Oui, il faut y croire, il faut y croire plus que tout et se donner les moyens de nos ambitions. Il faut rêver et croire en ses rêves comme si la réalité n’était qu’une variante antérieure de nos projets.
Faites-nous donc rêver et prenez soin de vous : on a besoin de vous retrouver dans trois mois pour voir comment le grand Sud, les albatros et le fameux Cap de la Terreur ont modifié l’éclat de vos yeux. »
Déjà une semaine de course… 8e jour de course - Samedi 17 novembre par VendeeGlobeTV
Le Vendée Blog de JM
Jour 9 - Dimanche 18 novembre
L’homme de Gdansk
Gutek (de son vrai nom Zbigniew Gutkowski) n’avait toujours pas résolu hier son problème.
Le navigateur polonais a toujours son gennaker enroulé dans son étai et doit grimper dans son mât pour essayer de récupérer sa voile. Hier, le skipper d’Energa avait prévu de reporter l’exercice à aujourd’hui dimanche. C’est donc visiblement ce qui explique sa route actuelle. Dès qu’il aura terminé son intervention, il informera le pc course de ses intentions.