Le Vendée Blog de JM
J18 - mardi 27 novembre
La direction de course du VG suit depuis déjà quelques mois l’évolution des glaces et autres growlers dans le Sud :
Dans un premier temps, CLS est en contact avec MDA, une entreprise canadienne, qui peut programmer les demandes de photographies du satellite Radarsat 2. On comprend dès lors que les images des icebergs ne sont pas immédiatement disponibles. Il faut un délai de trois jours environ pour obtenir les images désirées. Toutes ces images sont ensuite traitées chez CLS Brest qui en fait l’analyse de manière à identifier les positions des icebergs.
Ensuite, CLS fait tourner un modèle de dérive appelé Mobidrift qui simule la dérive des icebergs à partir de différentes données : courant général de dérive, force et direction des vents, vagues, température de l’eau. Ainsi on arrive à une position estimée de chacun des icebergs.
Comment lire la carte ?
Sur la carte, chaque iceberg est identifié par un point vert. Sa dérive estimée, à partir des observations recueillies précédemment, est identifiée par le trait blanc. En fonction des actualisations de données, on définit des zones de probabilité. En orange, les zones au sein desquelles on a 50% de chances de trouver l’iceberg en question. En rouge, les zones au sein desquelles on dispose de 100% de chances.
Conséquences pour les navigateurs
En fonction de ces données brutes, la direction de course travaille ensuite sur les prévisions météorologiques en collaboration étroite avec Richard Silvani de Météo France. On fait tourner des routages et on évalue si la trajectoire des concurrents risque de les emmener vers des zones à risques majeurs. SI tel est le cas, la direction de course propose une modification de la position d’une ou plusieurs portes des glaces. C’est ainsi que la porte Sud Atlantique a été déplacée pour devenir Porte des Aiguilles, en référence au cap du même nom, à la pointe de l’Afrique.
Dans combien de temps ?
Les différents modèles donnent une arrivée des concurrents à la première porte aux alentours du 3 décembre. Il reste donc une bonne semaine aux solitaires pour commencer à se projeter dans un autre univers. Pour l’heure, ils naviguent encore par 25° sud, en short et tee-shirts. La perspective d’aller tutoyer les glaces est encore trop loin, d’autant que des urgences se présentent. Négocier au mieux la dorsale à venir, choisir entre plonger plein sud pour attraper les régimes d’ouest ou raccourcir sa route en flirtant avec la bordure de l’anticyclone. Chaque chose en son temps. Quand on enfilera les polaires, il sera temps de s’inquiéter des glaces.