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Granville cité corsaire (suite)

Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, Granville est un petit port qui ne se distingue guère des autres. On y pratique la pêche côtière, surtout celle des huîtres, et un peu la pêche morutière à Terre-Neuve. C’est au XVIIIesiècle, sous Louis XV, que la cité bas-normande s’affirme pleinement dans la vie maritime, en fixant efficacement sa destinée dans la pêche morutière, au point de disputer âprement la suprématie à Saint-Malo.

Il faut dire que Granville ne manque pas d’atouts : un noyau d’armateurs compétents et ambitieux, mais aussi un quartier maritime important, qui compte de nombreux gens de mer, dont les compétences sont clairement reconnues. Granville est alors considérée comme une véritable pépinière d’excellents matelots, susceptibles d’alimenter avantageusement les équipages des vaisseaux de Sa Majesté. Mais lorsqu’une guerre éclate, l’activité morutière se trouve aussitôt interrompue. Il n’est pas question, évidemment, de prendre des risques inutiles en s’aventurant jusqu’à Terre-Neuve, quand on sait que l’ennemi navigue sur les mêmes eaux. C’est là que Granville se distingue de bien d’autres ports : il se lance dans la guerre de course, alors que d’autres ne le font pas (Dieppe, Les Sables-d’Olonne ou Le Havre par exemple) ou très peu.

À compter du règne de Louis XIV jusqu’à la chute de Napoléon Ier, Granville pratique régulièrement la guerre de course. Toute une population littorale se retrouve ainsi impliquée dans une aventure maritime où le désir de faire fortune côtoie constamment le risque d’y laisser sa vie, son bien et ses illusions. Portée par des armateurs particulièrement entreprenants et audacieux, l’activité du port bas-normand est éclatante. Des navires de toutes tailles – du simple lougre de 3 tonneaux aux grandes frégates, pouvant jauger jusqu’à 530 tonneaux – se retrouvent armés pour le meilleur et pour le pire. Les satisfactions des uns côtoient les déceptions des autres.

Granville devient alors le 3e port corsaire métropolitain français sous Louis XVI par le nombre d’armements et par la valeur des prises rapportées, de quoi contenter tout le monde.

Samedi 16 novembre, Michel Aumont était à la Halle au blé sur le roc pour présenter son dernier livre, Les Corsaires de Granville.

les corsaires de granville michel aumont

  • L’ouvrage représente près de 7 ans de travail. Aussi Michel Aumont ne cache pas sa satisfaction de voir l’objet fini. Il explique que son projet est né « lorsque j’ai remarqué qu’il n’existait aucun livre sur les corsaires de Granville. Et comme les archives ont disparu lors des bombardements de 1944, la tâche promettait d’être difficile ». Mais par un puzzle de correspondances et de croisements de sources, Michel Aumont a pu écrire ainsi une véritable étude socialeL’écrivain et historien s’est concentré très largement sur  ces corsaires méconnus « et bien trop souvent victimes des clichés véhiculés par le cinéma ou la littérature romantique », souligne Michel Aumont. Et le lecteur entre dans son ouvrage par la mer, comme un visiteur.Il faut imaginer que l’on arrive dans le port de Granville, en l’an 1700, pour y découvrir des gens, des corsaires, des infrastructures etc. Puis le livre se concentre sur l’investissement des corsaires dans les conflits, au fil des années. Plus loin, Michel Aumont entraîne son lecteur à bord des bateaux, au plus près des corsaires, en multipliant les anecdotes.L’histoire est réelle et Michel Aumont souhaite que « cette bouffée d’air et d’aventure aide à comprendre ce qu’était l’époque des corsaires, qui ils étaient, et comment ils vivaient ».

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