Pas de raisons de véritablement changer une formule qui gagne, mais pas de raison non plus de s’interdire quelque nouveauté. C’est la philosophie qui guide les organisateurs du Tour des Ports de la Manche, devenu un classique estival des croiseurs côtiers répartis en cinq classements selon les catégories.
Il n’avait pas posé ses 110 coques à Saint-Vaast-la-Hougue depuis deux ans et n’était pas parti du port de la côte Est de la Manche depuis 2006, il y effectue son grand retour. Chaque jour, les équipages s’écharperont sur des parcours variant de 30 à 40 milles, la plus longue étant sur le papier la dernière entre Barneville-Carteret et Granville, mais elle pourra être supplantée par la 3e entre Diélette et Guernesey, les plus gros bateaux ayant sans doute à ajouter au programme le tour de l’île anglo-normande.
Mais surtout, la première étape, qui conduira les équipages de Saint-Vaast à Cherbourg en plein pendant le final de La Solitaire du Figaro, promet une âpreté inégalée sur le reste du parcours. Il s’agira là de la route la plus technique, avec le franchissement du raz de Barfleur, moins violent que son voisin le raz Blanchard mais tellement plus long…
L’an dernier, Yann Queffélec en avait été le parrain. L’écrivain navigateur est à cette occasion tombé en amour pour cette épreuve : « J’ai découvert des paysages normands aussi beaux que des paysages bretons, une amitié normande aussi formidable que l’amitié bretonne, j’ai compris pourquoi les Bretons et les Normands sont frères et je reviens avec bonheur saluer ceux avec lesquels j’ai navigué dans des coins de toute beauté. Les Îles Chausey, Aurigny, les Anglo-Normandes, et toute cette côte méconnue mais tellement belle du côté de la Hague, qui a déjà la douceur des rives anglaises. J’ai été enchanté par ce Tour des Ports de la Manche où énormément de Bretons concourraient. On était parmi les gens de mer, ce n’était pas de la blague avec une intensité marine formidable. Et tous les soirs, on faisait la fête, comme on sait la faire à l’Ouest, avec des tablées de 600 personnes en train de picoler, de se raconter la vie et d’être heureux ensemble… »