Le Vendée Blog de JM
J24 lundi 3 décembre
Premier des trois caps : Bonne Espérance, aujourd’hui doublé par les premiers de la flotte. C’est donc un jour particulier pour cette course balisée par ces fameux trois caps dont le mythique Horn qui, lorsqu’il sera à son tour doublé, signifiera le retour à la maison pour les tourdumondistes.
© Olivia Maincent
La route est toute droite. Un cul de sac menant au bout du monde… du moins, au bout du continent africain. De temps en temps, des zèbres peureux, une gazelle furtive traversent le décor. Une colonie de babouins siège sur un promontoire à pic. L’Afrique dans toute sa splendeur. Et pourtant, au bord de l’eau, les criques au sable blanc et au ressac incessant accueillent phoques et manchots. C’est déjà l’Antarctique. La présence de la colonie de phoques de l’île Druiker trahit l’existence, le long de la côte ouest, du courant froid du Benguela qui remonte du pôle Sud, tandis que sur la rive orientale de False Bay, des pingouins préfèrent le courant chaud (20°) en provenance des eaux tropicales du Mozambique. La température extérieure de 25°, les variations de celle de l’eau, créent ce drôle de mélange, ce brassage d’animaux aux conditions de vie radicalement différentes.
Le “cap des tempêtes”
Nous sommes sur la péninsule du cap de Bonne-Espérance, Good Hope en traduction littérale anglaise, à l’origine baptisé « cap des Tempêtes » lors de sa découverte en 1488 par le navigateur portugais Bartolomeu Dias. C’est son roi Jean II qui préféra le nommer « Bonne Espérance », car le cap ouvrait enfin la route maritime des Indes et de ses richesses. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le cap le plus au sud de l’Afrique. Le point le plus méridional demeure le cap des Aiguilles (Agulhas) à 80 milles dans le Sud-Est. Cependant, lorsqu’on longe la côte depuis l’équateur, Bonne Espérance marque le point « psychologiquement » important où l’on commence à naviguer vers l’Est plutôt que vers le Sud.
© Olivia Maincent
Le cap des naufrages…
L’évocation de Bonne-Espérance (35° sud) ou du Horn (56° sud), l’autre cap mythique, enflamme toujours et encore notre imagination. Au pied du phare de Cape Point perché sur cet éperon granitique vertigineux, votre rêve de marin est sauf : même par beau temps ce fichu cap vous donne des frissons.