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En campagne avec Halvard

Depuis le 25 septembre dernier le cherbourgeois Halvard Mabire et sa compagne Miranda Merron participent à bord de Campagne de France à la Global Ocean Race partie de Majorque. Ils font route vers Le Cap, terme de la première étape de cette course autour du monde. Le couple alimente avec humour un blog (sous plateforme wordpress) qui mérite assurément le détour. Le périple du fils de Jean Mabire, l’écrivain du val de Saire, est à suivre à l’adresse suivante : http://www.mabiremerron.com/

extrait : octobre 8th, 2011

Hier matin nous avons traversé l’archipel du Cap Vert. Comme prévu, nous avons été un peu ralentis au milieu des Isles par des brises variables et faibles. En décidant cette route à travers les Isles, nous savions que nous prenions le risque de rencontrer ces zones de calmes. Mais c’était la route la plus courte et la plus logique par rapport à notre position. Les Class 40 étant des bateaux relativement petits, il faut faire attention à ne pas rallonger inutilement sa route. Ce n’est pas comme avec les grands multicoques du Trophée Jules Verne, qui sont capables d’avaler 700 milles par jour. Avec des machines comme cela, on peut se permettre de faire éventuellement des détours pour aller chercher des phénomènes météo, car on se déplace suffisament vite sur le plan d’eau pour se placer aux endroits les plus favorables. Avec les moyennes que nous faisons en Class40, ce n’est pas le cas et il est donc difficile d’anticiper ce qui peut se passer à 500 ou 1000 milles de là où l’onest, car le temps que l’on y arrive la situation peut changer du tout au tout.
Avec le petit temps instable que nous avons rencontré, la valse des changements de voiles et des réglages fins nous a donc bien occupé une bonne partie de la journée. Cela a aussi permis à nos amis kiwis de revenir un peu sur nous à un moment, mais comme ils étaient à peu près dans notre sillage, il était logique qu’ils rencontrent à leur tour les mêmes conditions difficiles. Le tout était d’être bien concentrés pour essayer d’en sortir le plus vite possible. C’est dans ce genre de petit jeu que l’on est bien content d’avoir derrière soi quelques Figaro et autre courses en Manche ou dans des coins un peu tordus.
Une fois sorti du guêpier Cap verdien (et aussi cap Verdier par allusion à l’excellent architecte du bateau des néo Zeds) nous avons pu continuer notre petit bonhomme de chemin vers le sud-sud ouest.
Nous nous relayons à la barre quasiment en permanence. Nestor, bien que fidèle serviteur, fait son travail du mieux qu’il peut mais n’est pas capable d’anticiper la petite vague et le tout petit coup de barre très léger qu’il faut donner juste au bon moment pour bien faire glisser le bateau, exactement comme il faut sur la bonne trajectoire. En travaillant bien les angles de relance, la trajectoire et la glisse, on arrive ainsi à grapiller quelques mètres par vagues. Au final cela doit bien jouer sur quelque pouillèmes de noeuds sur la vitesse moyenne. Je laisse à chacun imaginer quelle est la valeur exacte du pouillème. C’est une unité de mesure très usitée, mais quand on demande combien ça fait, personne n’est capable d’annoncer un chiffre précis. Les plus fanfarons essayent d’en foutre plein la vue en noyant le poisson en parlant de pourcentages, histoire de montrer qu’ils ont été aux écoles et surtout en espérant que leur auditeur ne comprendra rien à la réponse, mais pensera qu’il a à faire à un mec vachtement savant.
A part ces considérations sur les unités de mesures (il y a en plein d’autres comme ça : le chouille, le yota,..,. un miô en normand), il y a des sujets bien plus intéressants. Par exemple la nuit est magnifique. La première partie est éclairée par une belle lune, pleine au 3/4 maintenant. Lorsque la lune se couche, place aux étoiles.
C’est beaux les étoiles. Au fur et à mesure de notre descente vers le Sud la carte du ciel change petit à petit. Au Nord la Grande Ourse est de plus en plus basse et au Sud la Croix du Sud commence à apparaître.
A propos de Grande Ourse, c’est probablement la première constellation que l’on apprend aux enfants. Et bien moi je vais vous dire que quand j’étais petit et qu’on m’a montré la Grande Ourse, je ne l’ai pas vue du tout. J’avais beau m’écarquiller les yeux jusqu’à m’en égaluer, que je ne le voyais pas leur bon dieu de Nounours dans le ciel. Ce n’est que bien plus tard, vers l’âge de 11 ou 12 ans, que je me suis acheté avec mes économies un petit livre sur les étoiles et que j’ai compris ce qu’était la Grande Ourse. A partir de ce moment là, je l’ai toujours bien vu dans le ciel notre bonne vieille Grande Ourse. Si on m’avait dit qu’il fallait plutôt chercher une casserole avec un manche tordu, je l’aurais peut-être trouvé plus facilement cette constellation. C’est souvent comme ça que naissent les incompréhensions, les adultes ils ne savent pas expliquer aux enfants. Pour en revenir à la Grande Ourse, en suivant un de ses côtés, on tombe sur la Petite Ourse (qui ne ressemblepas non plus à un nounours, soit dit en passant,) et alors on peut trouver l’Etoile Polaire, celle qui a guidé les Hommes depuis la nuit des temps… jusqu’aux jours où le dieu GPS est arrivé et que l’homme ne regarde plus son ciel, mais son écran. Donc nous, on a bien de la chance d’avoir un beau ciel au dessus de CAMPAGNE DE FRANCE en ce moment.

Mabire

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