Vous n’ignorez pas que les mâts du Marité sont en pin d’Oregon tout comme son beaupré posé tout récemment. Pour être précis, ils sont lamellés collés et les sept couches de vernis leur donnent un très beau rendu mais savez vous que la forêt de Flamanville abrite quelques sapins de Vancouver. Certes, ils n’ont pas la taille de leurs cousins d’amérique mais c’est un enchantement que de froisser leurs branches et de sentir cette bonne odeur de citronnelle qui s’en dégage. Il est particulièrement agréable de se promener dans cette forêt qui est issue des bois primitifs qui recouvraient l’ensemble de la presqu’île du Cotentin, il y a encore quelques siècles.
Comme nombre de Granvillais, Eustache Le Pelley-Fonteny a la mer dans les gènes. Son père, mort très jeune coupé par un boulet de canon, a été corsaire.
Après avoir suivi les cours de l’école d’hydrographie de sa ville natale, il s’embarque à dix-sept ans sur un bateau en partance pour Terre-Neuve. Capitaine au long cours depuis cinq ans, il se voit confier en 1777 une mission d’observation (traduire par espionnage) au large de Terre-Neuve par Sartine, le ministre de la Marine. On est à la veille de la guerre d’Amérique au cours de laquelle le marin granvillais sert à bord de navires corsaires.
Deux ans après la fin de la guerre d’Indépendance, Eustache Le Pelley-Fonteny s’établit comme armateur-négociant. La Révolution trouve en lui un républicain fervent que ses concitoyens portent à la tête de la mairie de Granville en1797. Sous le Consulat, il est le principal artisan de la relance des activités morutières qui vont faire la fortune du port de Granville. Il est le cousin de l’Amiral Pléville Le Pelley, autre grande figure de l’histoire granvillaise.
Voici une nouvelle Edition des mémoires du capitaine de bateaux de pêche E. Le Pelley Fonteny (1745-1820), qui sous le Consulat a participé à la relance de l’activité morutière sur les grands bancs de Terre-Neuve faisant la fortune du port de Granville, cet ouvrage remarquable méritait bien quelques lignes sur le blog de votre serviteur (Granvillais lui aussi)
La pêche de la morue au large de Terre-Neuve compte au nombre des épopées maritimes qui peuplent notre imaginaire, à tel point qu’on la désigne souvent du terme de «grande pêche» ou de «grand métier». Pendant quatre cents ans, elle a rythmé la vie de nombreux ports français jusqu’aux années 1930. Et l’on imagine mal combien rude, difficile et dangereuse était la pêche dans ces mers froides et tempétueuses. Une bibliographie abondante s’est depuis longtemps emparée de ce thème, qui a aussi inspiré de nombreux romanciers et des cinéastes. Pourtant, les témoignages directs sur cette activité sont rares et même exceptionnels pour les périodes les plus anciennes. C’est ce qui fait tout l’intérêt des mémoires laissées par Eustache Le Pelley Fonteny (1745-1820), capitaine granvillais, à une époque où ce port de la côte ouest du Cotentin arme, à part égale avec Saint-Malo, les deux tiers de la flottille morutière française. En un style sobre et dépouillé, l’auteur raconte ses campagnes de pêche et «fortunes de mer» entre 1764 et 1779, quinze ans d’activité maritime ponctuée par ses voyages entre Terre-Neuve, Marseille, Le Havre et Granville, son port d’attache. Sans rien renier du caractère scientifique de leur ouvrage, les deux auteurs se sont attachés à éclairer les passages les plus difficiles des mémoires d’Eustache par des commentaires abondants qui en facilitent la lecture. Une riche iconographie d’époque, provenant de collections du monde entier, vient enrichir cette présentation et fait, de cet ouvrage de qualité, une édition scientifique richement illustrée qui réjouira tous les amateurs d’histoire maritime comme les chercheurs les plus exigeants.
Le web nous réserve de temps en temps de belles surprises, tel cette possibilité que nous offre Valery Joncheray de visiter de manière panoramique le trois mâts Belem. Votre serviteur qui a tenu la boutique du bord lors de l’escale granvillaise du navire a ainsi retrouvé avec une certaine émotion le carré de l’équipage où nous avions partagé un excellent repas en octobre 2010, il faut dire que le homard de Chausey avait été finement préparé par le coq du bord et ce, dans le cadre du festival la mer sur un plateau, nous ne pouvions tomber mieux…
Cette envie de courir, ce plaisir de s’élancer sur les pistes, que les chiens manifestent depuis leur plus jeune âge, a un nom qui vient d’Alaska : le « will to go ». C’est un feu qu’il faut nourrir, entretenir, car on ne force pas un chien de traîneau, on gère ce plaisir que l’on partage avec eux. De ce partage naît une complicité aussi rare que cette relation peu commune entre un homme et un animal.
Perdre le « will to go », c’est ce qui peut arriver de pire au musher. C’est aussi terrible qu’un feu qui s’éteint en pleine nuit nuit. Pour éviter d’en arriver à cette extrémité, il ne faut jamais aller au-delà de ce que les chiens peuvent faire et anticiper leur fatigue, la lassitude qu’ils pourraient avoir accumulées. En un mot, il faut les comprendre, les aimer. Alors ils vous le rendent bien et, dans certaines circonstances particulières, vont même au-delà de leurs forces et de leurs envies pour vous donner satisfaction.
Nicolas Vanier
Le “will to go” est cet esprit, cette disposition naturelle qu’ont la plupart des chiens nordiques pour la course, pour le mouvement vers l’avant. Floki le possède assurément, pour preuve, les tentatives récentes de course à coté de lui où j’ai pu prendre la mesure de toute sa puissance et de ses capacités musculaires impressionnantes. Il est âgé de 21 mois, le temps est donc venu de l’atteler et de développer ce goût pour la course dans la nature. Heureusement, le Cotentin et les environs de la maison en particulier ne manquent pas de longs sentiers, pistes de choix pour ce genre d’entrainement. Suivra l’acquisition de la trotinette adaptée polyvalente pour parcourir les chasses mais aussi traverser les immenses étendues de sable de l’anse de Vauville. De bons moments de complicité à venir, A suivre !
“Je veux vous dire que l’humanisme est un projet à part entière qui considère que la personne humaine qui se libère des aliénations qu’on lui impose, dans sa liberté, dans la reconnaissance qu’on lui doit et qu’elle doit, dans son bien-être, sa force créatrice, est l’horizon des sociétés dans lesquelles nous vivons.
Tout le monde sait bien sûr que l’on vit ensemble. On vit ensemble dans l’enfance, dans la maturité, dans la famille, dans le travail, dans la vie civique. Mais, au bout du compte, c’est dans la réalisation personnelle que se signe l’accomplissement d’une vie.
Je ne parle pas seulement de bonheur, je fais attention quand je prononce le mot « bonheur » parce que c’est un mot qu’il faut prononcer avec retenue, en politique en particulier, mais dans sa liberté de penser, dans son jugement, dans les conditions matérielles de sa vie et de celle de sa famille, dans un certain équilibre que l’on finit par trouver dans, si on le peut, la transmission aux générations qui viennent de ce que nous avons de plus précieux.
Alors c’est cela qui, en effet, fait l’humanisme ou le projet humaniste d’une société, celui en tout cas que nous voulons. Nous croyons que rien de tout cela n’arrive par hasard. C’est le fruit de notre vie en société, de la bonne santé d’un pays, du bloc de certitudes que nous avons en commun et qui nous font vivre ensemble.
C’est pourquoi nous pensons qu’humanisme signifie en même temps liberté et solidarité.
La liberté n’est pas un acquis, elle n’est pas naturelle, elle se construit et elle se construit contre un certain nombre de tendances naturelles de l’humanité. Ce qui est naturel, si on laisse faire, c’est la domination des forts sur les faibles, l’aliénation. La liberté se gagne par des conditions matérielles de dignité, de logement, de santé, de revenu, elle se protège par la loi, elle se construit par la culture et le parler droit.
La solidarité non plus n’a rien de naturel. Ce qui est naturel, c’est l’égoïsme. La solidarité au contraire exige le partage, l’élaboration de mécanismes de soutien, d’alerte. Donc la liberté et la solidarité, ensemble, sont le fruit de politiques décidées en commun, soutenues, encouragées, conduites par la puissance publique.
Eh bien la France est ce pays qui, sous le nom de République, a fait de l’humanisme son idéal national.”
“le bateau coule, il est temps de dire les naufrageurs dehors !”
Les scandinaves me surprendront toujours. L’un deux, Sven Yrvind, est extraordinaire. Agé de 72 ans, vivant en Suède avec une retraite de 500 € par mois, ce marin hors pair envisage un tour du monde sur un navire de 10 pieds (la moitié de la longueur de Soleil Noir) excusez du peu ! L’ancien n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai et il a notamment, déjà traversé l’atlantique a bord d’un bateau de 15 pieds aux couleurs de son pays, of course.
Voiles et Voiliers a réalisé une petite vidéo lors du nautique de 2011, et, croyez moi, tout ceci est riche d’enseignements pour les gamins écraseurs de crabes que nous sommes. Cet homme orchestre (il est aussi designer, constructeur et écrivain à ses heures perdues) affiche une belle santé et une jeunesse rayonnante. Bonnet bas !
Histoires de mer et de marins sur ce site dédié aux Granvillais, corsaires, armateurs, terre neuvas, au fil des siècles nombre d’entre eux se sont illustrés sur toutes les mers. Ce site fort bien construit nous permet d’aborder différents aspects de la vie maritime Granvillaise. Notons au passage que les canons de L’aimable Grenot devraient revenir à Granville l’année prochaine. Nous en reparlerons bien evidemment.