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 Mathieu et Damien au milieu de la flotte des class 40
Près de cinq heures après le départ du Havre, Mathieu et Damien se classent 9ème sur les 26 class 40 engagés dans cette transat en route vers le Brésil. Arrêt à Roscoff pour l’ensemble des bateaux de cette catégorie pour laisser passer un sérieux coup de vent annoncé dans le golfe de Gascogne.
…eh bien, nous étions à la cambuse où Françoise nous a mijoté un excellent sauté de veau aux poivrons. Il faut avouer que la qualité de la viande de veau en provenance de la boucherie de Mr Bihel au bourg est primordiale. Après avoir macéré dans le vin de muscat, l’huile d’olive, le jus de citron et le miel, les morceaux sont à faire revenir cinq minutes sur feu vif. Les poivrons rouges et verts également. Parsemez de romarin frais et laissez cuire encore cinq minutes sur feu vif. Un régal !
Malheureusement, nous ne pouvons vous faire parvenir l’odeur de ce plat qui colle parfaitement à une journée de boucaille en novembre.
 Un excellent plat automnal

C’est parti et voici à 13h19 minutes le 7 novembre les positions des bateaux engagés dans cette 11ème édition de la Transat Jacques Vabre.
Votre serviteur va donc suivre la class 40 et en particulier le bateau skippé par Damien Rousseau - Mathieu Alluin. Ici, 20ème, sur la zone de départ au large du cap de la Hève.
Notons que les class 40 doivent rallier Roscoff distant de 180 nautiques pour s’y abriter et laisser passer le plus fort du coup de vent prévu sur le golfe de Gascogne.
le class 40 skippé par le médecin urgentiste de Rennes, originaire de la Trinité, et Mathieu, le patron du Marité. Mr Bricolage leur a donné un sérieux coup de main pour leur participation à cette transat, la 6ème pour ce qui concerne Mathieu qui a déjà effectué plusieurs convoyages à travers l’atlantique Nord.
Initialement, votre serviteur devait partir dans quelques jours à la Guadeloupe pour naviguer quatre semaines dans les Caraïbes (notamment vers les îles Vierges et Antigua) à bord de Excalibur, le sun 44 de Didier, connu sur le port de Granville ”l’inspecteur” a en fait décidé de reporter cette navigation aux mois de mars - avril 2014, Bouffi, l’un des équipiers prévu, spécialiste de l’électronique du bord, étant hélas retenu par son travail en métropole (quelle idée saugrenue de travailler, n’est-ce pas ?) Bref, pour l’instant, contentons nous de rêver un peu devant l’élégance des lignes de coque de Excalibur

et un ti punch dans ce carré spacieux, cela vous dirait ?


Hier, nous étions à Yquelon, là où commence la campagne à l’Est de Granville. Isabelle et Jean-Louis ont eu la gentillesse de nous faire découvrir leur pied à terre yquelonnais. En fait, une propriété anciennement occupée par un marchand d’art qui vivait au milieu de tableaux et qui, également amateur d’art premier, avait aussi une belle collection de masques africains.
Bel endroit pour se mettre au vert lorsqu’on est parisien. Domaine spacieux (82 m séparent le portail du mur Nord-Est au fond du jardin) survolé ici par un avion de tourisme lors de cette prise de vue datant de 2003. Jean-Louis qui est directeur de la photothèque des jeunes parisiens pourra désormais jouer au gentleman farmer entre ses pommiers et son châtaignier centenaire, à deux pas de la plage de Donville.
Vous connaissez mon goût pour la toponymie : à propos d’Yquelon, l’on constate une homonymie avec iclon (Seine-Maritime, Ichelunt 1088) qui dispose d’une forme plus ancienne, dont le [t] final ne s’est pas encore amuï. Ce [t] final montre qu’il s’agit bien d’un élément -lunt qui représente selon les spécialistes, l’ancien scandinave lundr « bois ». Il explique de nombreux toponymes en -lon, -ron, voire -non de Normandie. La forme Lunda a donné la finale -londe et les nombreux la Londe etc. Ce terme avait encore le sens de « bois, forêt » en dialecte normand au xve siècle.
Le premier élément Yque- est certainement issu de l’ancien scandinave eiki « chênes » que l’on retrouve dans Iclon, mentionné ci-dessus et dans Yquebeuf (Seine-Maritime, Ykebo xiie siècle).
Le sens global de ce toponyme est donc « bois de chênes ».
Paronymie avec Eikelund dans le Télémark en Norvège
Traditionnellement, ici dans le Cotentin, on navigue “de Pâques à Toussaint”.
C’était le cas cette année pour Soleil Noir qui a effectué 24 sorties à la mer, faisant escale notamment à Carteret, Port Dielette et Saint Vaast la Hougue.
La Hougue, haut lieu de la célèbre bataille navale de mai 1692 entre les flottes anglo-hollandaise et française. La flotte française était sous le commandement de l’Amiral Tourville - de son vrai nom : Anne Hilarion de Cotentin de Tourville - qui était à bord du Soleil Royal, vaisseau à trois ponts richement décoré et armé de canons de bronze.
 Incendie du Soleil Royal huile sur toile de Peter Bonamy - XVIIIème
D’un Soleil à l’autre, votre serviteur n’en finit donc pas de parcourir cette presqu’île et d’en faire le tour par la mer, dans un sens comme dans l’autre avec le même plaisir renouvelé à chaque fois. Ce modeste blog comporte désormais une notice supplémentaire (accessible par un onglet en haut et à droite de cette page) relative à ce fameux vaisseau trois ponts dont on a retrouvé une membrure dans le port de Cherbourg.
C’est aussi un merveilleux voyage dans le temps : Vers l’Est, nous sommes sous Louis XIV et le 29 mai 1692 le canon tonne au large de Barfleur, au Nord, au large de Cherbourg, le 19 juin 1864 le navire nordiste Kearsage affronte le corsaire sudiste Alabama, la poudre parle de nouveau, à l’Ouest, le 12 septembre 1812, le cotre corsaire Le Renard, armé par Robert Surcouf viendra débarquer son capitaine. Blessé mortellement, il aura le temps de dicter à son second son combat courageux contre la corvette anglaise Alphéa. Un peu plus au Sud, La frégate corsaire Granvillaise L’Aimable Grenot fait relâche en mai 1747 à Granville et embarque un jeune lieutenant du nom de Georges René Pléville Le Pelley qui deviendra quelques temps plus tard ministre de la Marine et que Napoléon nommera sénateur…
Les skippers de la route du café ont bien de la chance. Dimanche prochain, ils vont s’élancer vers le sud, rejoindre l’équateur, toucher les alizées, avoir des températures très agréables qui leur permettront de barrer en bermuda et t shirt. La vie de coureur au large déroule parfois des moments très agréables.
A propos de large, il faut que vous sachiez que la boiteuse marche plutôt bien et Gwendal, le navigateur qui est à son bord, est actuellement en escale dans le port de Pinapolis (Uruguay) il a parcouru 8375 nautiques depuis le 31 mars 2011 (ça fait tout de même 15510 bornes) en compagnie de Touline, son chat qui semble avoir la patte marine. Son blog est très agréable à lire et je vous recommande tout particulièrement l’article intitulé “pauvre France”, intéressant ce point de vue d’un compatriote qui ne cache pas qu’il n’a pas vraiment l’intention de rentrer dans notre pays, ses arguments sont défendables bien que parfois, il faudrait un peu les nuancer mais bon, je ne suis pas loin de penser comme lui. Pour faire bref, nous habitons certes un pays de Cocagne mais actuellement dirigé par des apparatchiks qui n’ont pas été recrutés pour leur compétence mais par copinage ! J’assume. Il est vrai que je ne livre que très rarement mon humeur sur ce modeste blog résolument orienté mer comme je l’écrivais recemment mais là c’en est trop et je ne donne pas cher de ce gouvernement qui ne sait pas…gouverner. “Tenir le cap” a dit le nantais, oui, mais quand on va sur les cailloux il vaut mieux donner un coup de barre. Hélas, notre pays prend l’eau de toute part et à force de réduire la toile pour cause d’économies necessaires et d’affamer l’équipage, taxé de tous cotés ce dernier n’a qu’une envie passer le capitaine par dessus bord…
Je vous laisse deviner la suite de notre navigation pour le moins périlleuse….
 le fond d'écran qui accueille chaque jour votre serviteur
Quoi qu’il en soit, vivement l’année prochaine, votre serviteur pourrait bien aller naviguer dans les Caraïbes à bord d’Excalibur, un sun 44 amarré à Pointe à Pitre, les Granvillais seront alors dans le sillage du Capitaine de Frégate Le Nétrel qui dirigea l’expédition du Nisus en 1809 à la Guadeloupe. Ce sera peut être aussi l’occasion de revoir Myriam Alakan, cette sympathique historienne maritime guadeloupéenne qui participait aux 4ème journées de l’histoire de la pêche à la morue à Granville, il y a quelques années tandis que pour ma part j’intervenais sur les armements granvillais à la fin du XIXème.
Présentation des skippers de la Transat Jacques Vabre 2013 dans le bassin Paul Vatine au Havre : Ici Mathieu Alluin - patron du Marité - (à gauche sur la photo) et Damien Rousseau à bord de leur Class 40 prendront le départ de la route du café dimanche prochain.
Photo Jean-Marie Liot
 Huile sur toile attribuée à Peter Monamy (? - 1749)
Si vous passez par Granville, allez visiter l’exposition intitulée “L’Aimable Grenot, un corsaire granvillais sous Louis XV”. Pour cela, vous avez jusqu’au 5 janvier 2014. Il suffit de vous rendre à la halle au blé sur le roc. Vous pourrez alors faire une plongée dans le temps et rencontrer le quotidien de ces hardis marins, coureurs des mers durs au mal qui vivaient dans des conditions difficiles, entassés dans des entreponts sombres, envahis par la puanteur. Leurs hamacs étaient accrochés aux porques, ces poutres qui renforçaient les barrots, ils mangeaient du lard à 7 dans une gamelle et buvaient du cidre…
Dimanche 27 octobre 2013
Faisons le point, nous sommes par 49°37′ 55,41″ N et 001° 39′ 13,61″ W
Le sorcier est en plongée brutale et on va se prendre aujourd’hui le premier coup de vent d’automne. Une bonne raison pour rester à poste devant mes écrans et en profiter pour vérifier la cargaison de ce modeste blog et mettre en place quelques modifications nécessaires.
ainsi : Les commentaires, après avoir été bloqués en raison de spams importants, sont désormais autorisés à monter à bord (votre serviteur est toutefois à la coupée avec son cahier de modération)
par ailleurs, tous les articles et récits concernant notre husbil seront désormais regroupés sur un seul et unique blog dédié qui est amarré là : Sur la route…
Cotentinois maintient son cap en accordant à l’histoire de la marine Granvillaise toute la légitime place qui lui revient en créant notamment une page dédiée à ce fameux navire corsaire sous Louis XV qui avait pour nom l’Aimable Grenot.
A tribord de cette page, l’histoire maritime vous propose désormais d’aller ventiler vos neurones du coté de Saint Malo, vous y entendrez le chant de la mer du coté des épaves normandes qui reposent à coté des roches des ouvras, sur un site que l’on appelle depuis le XIXème la Natière. Cette histoire continue, nous en reparlerons régulièrement.
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